FIAC Officielle - Les Docks


Agathe Ferrand in Agatha on the Road, Friday 31st October 2014, France.


L’artiste qui suit Danny Devos fut une vraie découverte pour moi, j’en avais entendu parlé mais là j’ai pu vraiment découvrir son travail. Il était représenté par la galerie Annie Gentils dont l’équipe fut très accueillante et m’a fourni d’amples explications, une vraie médiation, super moment.

Alors pourquoi cet artiste est si particulier ? Tout simplement pour l’axe de ses recherches. Artiste belge il fut connu grâce aux nombreuses performances (en tout 160) qu’il réalisa à la fin des années 70. Il peut être considéré comme dérangé et provocateur par les différents publics car ses recherches explorent les frontière de l’existentiel, du monde social avec le monde artistes, et durant ses performances il cherchait une confrontation avec l’audience.

Cet artiste recherche cette amalgame qu’il considère entre la mode de fonctionnement d’un artiste et celui d’un criminel. Pour lui les deux personnes ne peuvent pas expliquer leur besoin de tuer ou de créer. Il va donc chercher au fur et à mesure de ses oeuvres les éléments connexes entres les deux personnalités. Cette pensée est ici illustrée avec son oeuvre Le Dahlia Noir, si vous n’êtes pas familier avec l’histoire, en quelques mots, il s’agit du meurtre non élucidé d’Elizabeth Ann Short à Los Angeles le 15 janvier 1947. Ce fait divers est morbidement connu à travers le monde car la jeune femme vu retrouvée coupée en deux, mutilée, vidée de son sang dans un terrain vague, ce qui à l’époque défraya la chronique et inspira écrivains et artistes. L’oeuvre est composée d’un mécanisme qui déclenche deux couteaux reliés à une roue centrale, chacun d’eux placé sur les côtés passe devant une photo de la victime. Le mouvement va-et-vient créé par les couteaux ainsi que la roue qui tourne en continu donnent une impression malsaine de calvaire qui ne finira jamais. Une autre dimension qui inspira l’artiste est le mystère qui tourne sur l’identité du meurtrier, certains pensent qu’il s’agit d’un proche du monde des surréalistes dont les oeuvres sont peuplées de corps découpés en morceaux.

Ce n’est pas une note des plus joyeuses pour terminer cette visite de la OFF mais je trouve toujours cela intéressant chez les artistes. Ils ne s’interdisent aucune limite, aucun champ de recherche, c’est un monde où la bienséance n’existe pas, ou le cru et l’outrage n’ont pas lieu. Ils peuvent laisser cours à leurs imagination, complètement sans retenue, s’autorisant des ponts que le reste du monde se refuse. Oui au premier degré si l’on regarde les oeuvres de Danny Devos elles peuvent apparaître comme morbide, repoussante et dérangées, mais si l’on procède de manière analytique on se rend compte qu’il s’agit en fait d’une introspection de l’artiste sur son propre comportement. Une sorte de voyage initiatique pour découvrir d’où vient son envie même de créer.


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